Médecins sans frontières a affirmé, mardi, dans un communiqué, avoir retrouvé la semaine dernière trois migrants « menottés » et « quatre autres blessés » sur l’île grecque de Lesbos. Les exilés ont expliqué avoir été passés à tabac par un groupe de personnes qui a pris la fuite avant l’arrivée de l’ONG.
Que s’est-il passé le 20 octobre dernier sur l’île grecque de Lesbos ? Dans un communiqué publié mardi 25 octobre, Médecins sans frontières (MSF) rapporte avoir découvert ce jour-là trois migrants « menottés » et « quatre autres blessés » après avoir été, selon leurs déclarations, passés à tabac.
Une équipe de MSF avait découvert ces personnes au cours d’une intervention lancée à la suite d’une « alerte officielle concernant un groupe de personnes nouvellement arrivées » à Lesbos et « ayant besoin de soins d’urgence ».
« Tandis que nous approchions, nous avons entendu de nombreux cris (…). Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé 22 personnes. Tout le monde pleurait », a raconté Teo di Piazza, le coordinateur de MSF à Lesbos, cité dans le communiqué de l’ONG. « Trois personnes étaient menottées de manière très serrée avec des morceaux d’emballage en plastique. Quatre autres étaient blessées », a poursuivi ce responsable.
Selon des témoignages des migrants, « les blessures étaient dues à la violence d’un groupe de personnes qui avait quitté les lieux avant l’arrivée » de MSF.
L’ONG dit « avoir aussitôt informé les services de police sur cet incident et assuré le transfert des personnes blessées vers l’hôpital et leur suivi ». Le gouvernement grec n’a pas jusqu’ici réagi à cet incident.
Nombreux signalements pour mauvais traitements sur des migrants
MSF a appelé les autorités grecques à « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de tels évènements ne puissent se reproduire et veiller à ce que les personnes aient accès à un accueil sûr, à une protection et à des procédures d’asile ».
La Grèce est régulièrement montrée du doigt par des ONG de défense des droits de l’homme et des médias, qui à plusieurs reprises ont signalé des mauvais traitements infligés à des migrants et des réfugiés, et des refoulements de personnes arrivant ainsi en Grèce par la Turquie voisine à destination de l’Europe occidentale.
La Grèce emprisonne des milliers de migrants « pour en dissuader d’autres de venir »
Le gouvernement conservateur grec a toujours rejeté ces accusations, soulignant que la Grèce était obligée d’assurer « la sécurité de ses frontières, qui sont également les frontières de l’Union européenne » en Méditerranée orientale.
Cette politique stricte a eu pour résultat « la réduction considérable » du nombre des arrivées de migrants en Grèce, s’est encore récemment félicité le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi.