La police a délogé plus de 80 migrants hébergés par le collectif La Chapelle debout dans des bureaux désaffectés de Paris. Six d’entre eux, originaires du Soudan, du Mali et d’Erythrée, ont été arrêtés en raison de leur situation irrégulière.
« L’Ambassade des immigrés » a été évacuée. L’immeuble situé rue Saulnier dans le IXe arrondissement de Paris était occupé par le collectif La Chapelle Debout depuis le mois d’avril afin de « demander des solutions d’hébergement » pour les migrants à la rue.
La police a évacué le lieu, mercredi 19 octobre, a annoncé la préfecture. Six personnes « en situation irrégulière » ont été interpellées.
Baptisé « Ambassade des immigrés », cet ancien immeuble de bureaux désaffectés avait été réquisitionné par La Chapelle debout pour y loger une centaine de personnes.
Plus de 70 personnes envoyées en centre d’hébergement
Après l’évacuation, 77 personnes dont 21 familles ont été dirigées vers un centre d’hébergement où elles vont « bénéficier d’une évaluation de leur situation administrative et d’un accompagnement social, sanitaire et administratif », a fait savoir la préfecture de police de Paris et la préfecture de la région Île-de-France dans un communiqué.
La Chapelle Debout a indiqué que la majorité des migrants, « dont des familles et des enfants », ont été conduits dans des bus à destination d’un lieu d’hébergement.
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Le collectif a précisé que ces personnes figuraient déjà sur des listes de migrants éligibles à une solution d’hébergement. « Certains ont été déboutés de l’asile, leur situation administrative est compliquée, mais ils figuraient sur les listes discutées avec la préfecture ».
« Les portes de leurs chambres ont été broyées à coup de bélier »
Dans la foulée de l’expulsion, le collectif a appelé à un rassemblement devant le commissariat du XIIe arrondissement de Paris pour demander la libération des six migrants originaires du Soudan, du Mali et d’Erythrée, détenus par la police et « menacés d’expulsion vers leur pays d’origine ».
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La Chapelle debout a également déploré que l’expulsion ait eu lieu à l’aube, vers 4h30, dans la violence. « Les portes de leurs chambres ont été broyées à coup de bélier par les CRS », affirme les militants dans un communiqué. Ils regrettent par ailleurs que les habitants n’aient pas eu le temps de récupérer leurs papiers et leurs affaires personnelles restées dans les chambres.
L’expulsion de l’immeuble avait été prononcée le 18 juillet, à la demande du propriétaire du bâtiment. « Un délai de deux mois avait été accordé aux occupants pour quitter les lieux », ont précisé des sources préfectorales.