Le navire humanitaire Open Arms Uno a reçu mercredi l’autorisation de débarquer au port de Messine, en Sicile, les 402 migrants secourus quelques jours plus tôt au large de la Libye. De son côté, le Geo Barents a porté assistance à 76 personnes en Méditerranée centrale.
« Enfin ». Sur Twitter, l’ONG espagnole Open Arms, qui affrète l’Open Arms Uno, a annoncé mercredi 21 septembre que son navire avait obtenu l’autorisation de débarquer en Italie. Le bateau a accosté jeudi matin au port de Messine, en Sicile.
L’équipage avait porté assistance à 402 migrants lors de quatre opérations entre samedi 17 et lundi 19 septembre. Selon l’organisation, les naufragés se trouvaient dans des embarcations impropres à la navigation.
Parmi les rescapés, plusieurs avaient besoin de soins médicaux et beaucoup souffraient de déshydratation.
Lors de l’un des sauvetages, le cadavre d’un homme a par ailleurs été retrouvé sur un canot, avait indiqué Open Arms. L’homme, un Érythréen de 20 ans, a été tué par des passeurs alors que le groupe se trouvait encore sur une plage libyenne, peu avant de prendre la mer.
« Nous ne savons pas pourquoi, mais les trafiquants l’ont battu lors d’une dispute avant l’embarquement. Ils l’ont laissé inconscient ou peut-être qu’il était mort quand ils l’ont jeté à bord avec les autres », a expliqué au média espagnol Publico, Oscar Camps, fondateur de l’ONG. Les migrants n’ont pas jeté le cadavre à l’eau, ils l’ont enveloppé dans une couverture en attendant d’être secourus. Le corps a été placé dans la morgue du navire humanitaire et doit être pris en charge par les services italiens.
« Je ne peux pas croire que nous ayons survécu »
Si l’Open Arms Uno a quitté la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone), un autre bateau sillonne la Méditerranée centrale à la recherche d’embarcations en détresse. Le Geo Barents, de Médecins sans frontières (MSF), a secouru dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 septembre 76 exilés à bord d’un canot pneumatique.
L’alerte avait été donnée par la plateforme d’aide aux migrants en mer, Alarm Phone. « La mer agitée et l’obscurité totale ont rendu l’opération de sauvetage difficile mais tous les survivants sont maintenant sains et saufs », a précisé MSF sur Twitter.
Les naufragés ont confié à l’équipage être soulagés. « Nous étions perdus, nous ne savions pas où nous allions. Je ne peux pas croire que nous ayons survécu », a dit l’un d’eux aux humanitaires.
Selon les données de l’Organisation internationale des migrations (OIM), au moins 1 039 personnes ont péri dans les eaux de la Méditerranée centrale depuis le début de l’année, en tentant de rejoindre les côtes européennes. Et depuis 2014, date du premier recensement, ce chiffre atteint 19 884 morts ou disparus.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.