À Marseille, une trentaine de mineurs non accompagnés ont posé leurs tentes en centre-ville, près du Vieux-Port, depuis dimanche. Majoritairement originaires d’Afrique de l’Ouest, ils protestent contre l’absence de prise en charge des autorités en attendant leur recours. Jusqu’à présent, ils vivaient dans deux immeubles squattés et n’ont pas reçu de réelle proposition de relogement.
Brahim est assis sur un coussin. Il est entouré de 16 tentes installées sous un kiosque de la mairie de Marseille qu’il occupe avec une cinquantaine de jeunes expulsés de deux immeubles squattés en centre-ville. « On ne peut pas dormir dans la rue et le lendemain, aller à l’école. Même si tu vas à l’école, tu n’auras pas l’esprit tranquille. Le moral n’est pas bon et il y a l’hiver qui vient », s’inquiète le jeune homme.
Le squat a offert quelques mois de répits à Brahim. Mais ce Guinéen de 16 ans est désormais sans solution. « On veut étudier, on veut être formé. On veut travailler ici, c’est tout ce qu’on demande, insiste-t-il. On ne fume pas, on ne boit pas, on ne se drogue pas… Nous sommes tous des mineurs isolés. Tout ce qu’on leur demande, c’est de nous prendre en charge. »
Parmi la centaine de personnes présentes à l’installation du campement, il y a Hélène de Saint Ours. La bénévole a passé huit mois avec ces jeunes à dormir dans le squat. « Pour tous les jeunes qui sont en recours, et qui entament une action en justice pour prouver leur minorité, on demande une présomption de minorité pendant cette période. Donc une prise en charge par les services du département. » La militante demande aux autorités de mettre ces jeunes à l’abri pour au moins deux mois.