Un bateau de pêche avec 46 ressortissants du Sri Lanka, dont deux femmes et six enfants, a accosté à La Réunion, samedi. Il s’agit d’un groupe conséquent en comparaison aux arrivées habituellement recensées sur l’île.
Quarante-six personnes de nationalité sri-lankaise ont accosté, samedi 17 septembre, à bord d’un bateau de pêche prêt à débarquer sur les côtes de La Réunion.
Les passagers, dont deux femmes et six enfants, sont « sains et saufs », a indiqué la préfecture dans un communiqué. Ils ont été pris en charge « par les services de l’Etat pour leur bilan sanitaire et leur placement en zone d’attente », a ajouté la même source selon laquelle aucun n’est en possession d’une autorisation de séjourner sur le territoire français.
« En tant qu’étrangers en situation irrégulière, ils feront (…) l’objet d’entretiens avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides », a précisé la préfecture.
Du Sri Lanka à la Réunion : un périple par la mer « très dangereux et très onéreux »
Jeudi, le bateau de pêche se trouvait encore au sud de l’île Maurice. Il avait été repéré mardi par les autorités mauriciennes, révèle la presse locale. De quoi « se demander si les autorités mauriciennes n’ont pas volontairement fermé les yeux au passage du navire les transportant à proximité de leurs eaux territoriales », souligne La 1ère.
L’île Maurice avait bel et bien déployé un avion de surveillance maritime, puis un navire, pour tenter d’entrer en contact avec le bateau de pêche. Mais les garde-côtes mauriciens ne sont pas intervenus davantage.
Un groupe plus important que d’habitude
Ces dernières années, La Réunion assiste à des arrivées de petits groupes d’exilés sri-lankais sur ses côtes. Le 31 juillet par exemple, un bateau avec six pêcheurs partis du Sri Lanka avait débarqué au port de Pointe-des-Galets, à l’ouest de l’île.
À La Réunion six migrants débarquent à bord d’un navire de pêche sri-lankais
Seul l’un des six hommes avait été autorisé à entrer immédiatement sur le territoire pour y déposer une demande d’asile. Les cinq autres avaient été placés en rétention dans la zone d’attente de l’aéroport La Réunion Roland-Garros. Après un recours auprès du tribunal administratif, le 10 août, ces cinq Sri-Lankais ont finalement reçu l’autorisation de déposer, eux aussi, leurs demandes d’asile.
Cette fois-ci, le chiffre de 46 personnes est plus important que d’habitude. Il rappelle certaines arrivées rares, mais conséquentes, observées au cours des années passées : 126 personnes avaient notamment atteint le territoire en avril 2019, 72 autres avaient accosté en février 2019, et 62 Sri-Lankais étaient pour leur part arrivés en décembre 2018.
Peu de demandes d’asile acceptées
Ces derniers mois, le Sri Lanka a été agité par des manifestations d’une ampleur inédite. Celles-ci ont abouti à la démission du président Gotabaya Rajapaksa, mi-juillet. Une frange de la population lui reprochait la faillite économique que traverse le pays. Celle-ci se concrétise par des pénuries d’aliments, de médicaments et de carburants pour les 22 millions d’habitants.
Malgré les tensions récentes et passées, de nombreux Sri-Lankais voient leurs demandes d’asile rejetées. Depuis 2018, seules 10% de leurs demandes ont abouti à un avis positif, a chiffré France Info fin 2021. Soit une trentaine de personnes seulement. « Depuis 2018, six bateaux ont accosté sur notre île, avec un total de 356 Sri-Lankais ayant foulé le sol réunionnais. Quelques dizaines de migrants ont finalement pu rester à La Réunion », corrobore le média local ImazPress.