Les restes d’au moins sept personnes, qui s’étaient noyées lors du naufrage de leur embarcation le 24 avril dernier au large du Liban, ont été découverts par un sous-marin à 450 mètres de profondeur, a annoncé la marine libanaise vendredi. Ce naufrage est le pire survenu au Liban ces dernières années.
Quatre mois après leur disparition, des corps de migrants ont été retrouvés au fond de la mer Méditerranée. Un sous-marin libanais a découvert les restes d’au moins sept personnes qui s’étaient noyées lors du naufrage de leur embarcation, survenu le 24 avril au large des côtes libanaises, a annoncé la marine libanaise vendredi 26 août.
Le bateau, qui transportait 80 migrants – des Libanais, des Syriens et des Palestiniens qui tentaient de rejoindre l’Italie – avait fait naufrage à plus de cinq kilomètres du port de Tripoli, au Liban. Le soir même du drame, sept corps avaient été retrouvés, dont celui d’une fillette, et 48 survivants avaient par ailleurs été repêchés. Selon des estimations de la marine, 30 personnes auraient coulé ce jour-là avec le bateau. L’épave a été retrouvée, mercredi, à environ 450 mètres de profondeur.
Liban : risquer la mort en mer pour fuir la misère
Les circonstances de ce naufrage prêtent à débats. Selon des survivants, l’embarcation avait été percutée par la marine libanaise. Les autorités, de leur côté, affirment que deux patrouilles avaient suivi le bateau surpeuplé pour le forcer à faire demi-tour mais que le canot de migrants avait tenté de leur échapper. Dans sa fuite, l’embarcation aurait heurté les navires de la marine.
« En moins de cinq secondes, le bateau était sous l’eau », avait déclaré, peu après la tragédie, Haissam Dannaoui, chef de la marine libanaise, lors d’une conférence de presse, précisant que les passagers n’étaient pas équipés de gilets de sauvetage. Ce naufrage est le pire survenu au Liban ces dernières années.
« Elles sont mortes en se serrant l’une contre l’autre »
Le capitaine Scott Waters, qui a piloté le sous-marin durant les opérations de recherche, a affirmé à des journalistes, vendredi à Tripoli, que le premier corps qu’ils avaient vu se trouvait à l’extérieur de l’épave. La plupart de la dépouille était décomposée, a-t-il précisé, seuls quelques bouts de vêtements et des os restants intacts.
L’équipage a par la suite identifié six autres corps à l’intérieur de l’épave. Cette dernière était entourée d’un large amas de débris, a ajouté Scott Waters. Selon lui, certains des migrants auraient tenté de s’extirper du bateau mais se seraient retrouvés « emmêlés dans ces débris ». « L’une des toutes dernières images que nous avons prises, c’est celle de personnes bras dessus, bras dessous », a encore indiqué le capitaine. “Elles sont mortes en se serrant l’une contre l‘autre. »
Toutes les vidéos prises par l’équipage du sous-marin seront désormais remises à la justice pour servir dans le cadre d’une enquête sur les causes de ce drame.
Les recherches de ces dépouilles ont été rendues possibles, notamment, grâce à un don anonyme de 295 000 dollars ayant permis la location du sous-marin, un petit appareil pouvant accueillir trois personnes.
Mais malgré les efforts, plusieurs migrants restent toujours portés disparus. Quant à l’épave, enfoncée dans la vase, elle sera très difficile à extraire du fond de la mer pour être ramenée à la surface.