Le Sea Watch et l’Ocean Viking autorisés à débarquer en Sicile
9 août 2021Après plusieurs jours en mer à la recherche d’un port sûr, l’Ocean Viking et le Sea Watch 3 ont pu débarquer au port de Pozzallo, en Sicile, ce week-end. À bord, il y avait urgence : l’état de santé des passagers se détériorait de jour en jour.Enfin la terre ferme pour les passagers du Sea Watch 3 et de de l’Ocean Viking. Les deux navires humanitaires ont tous les deux été autorisés à débarquer à Pozzallo, en Sicile, à un jour d’intervalle.
Samedi 7 août, les 257 rescapés du Sea Watch 3 ont pu débarquer dans le port sicilien, après avoir été soumis à un test de dépistage au Covid-19. Ces personnes, parmi lesquelles se trouvent 70 mineurs, avaient été secourues au cours de six opérations de sauvetage en Méditerranée entre le 30 juillet et le 2 août. Sept exilés avaient déjà été évacués la semaine dernière par les garde-côtes italiens pour des raisons médicales.
Le lendemain, ce sont les passagers de l’Ocean Viking qui ont, à leur tour, débarqué à Pozzallo. Mais seuls 97 migrants, dont des mineurs et des personnes nécessitant des soins médicaux urgents ont pu quitter le navire de l’ONG SOS Méditerranée, sous une chaleur écrasante. Lundi 8 août au matin, l’opération s’est poursuivie, pour « les mineur.e.s non accompagné.e.s et les familles encore à bord », a fait savoir l’organisation.
« Douleurs abdominales, vomissements, et perte d’appétit »
Après plus d’une semaine en mer, il y avait urgence à débarquer. Car à bord, l’état de santé des passagers, dont 119 enfants, se détériorait de jour en jour. Sur l’Ocean Viking, qui errait depuis samedi 31 juillet entre Malte et Lampedusa, quatre évacuations sanitaires ont été opérées la semaine dernière.
« L’état de santé des rescapés s’aggrave d’heure en heure : augmentation des plaies infectées, douleurs physiques généralisées, épuisement, maux de tête. Le mal de mer entraîne une perte de fluides et une incapacité à s’alimenter, indiquait SOS Méditerranée sur Twitter. Toutes les femmes enceintes s’affaiblissent de jour en jour. Presque tous les enfants souffrent de douleurs abdominales, de vomissements, de perte d’appétit ».
Une situation similaire à celle du Sea Watch. « Beaucoup présentent des symptômes de déshydratation et les médicaments nécessaires manquent. Certaines personnes sont en mer depuis une semaine, elles ont besoin d’urgence de soins médicaux », écrivait jeudi l’ONG du même nom sur Twitter.
Une attente « inhumaine »
En cause, pour les deux organisations, l’attente de plusieurs jours à laquelle elles ont dû faire face. Dès le 1er août, Sea-Watch et SOS Méditerranée avaient lancé un appel pour un port sûr. Une requête restée plusieurs jours sans réponse – sauf à Malte, où les autorités ont refusé d’accueillir les bateaux – laissant l’équipage et les passagers dans l’incertitude.
« Au cours des 3 dernières années, les personnes secourues en mer ont trop souvent attendu plusieurs jours avant de débarquer, au détriment de leur santé mentale et physique », déplore SOS Méditerranée. « Ces situations d’attente inhumaines ne peuvent devenir la norme. Les pays européens doivent de toute urgence relancer le processus de création d’un mécanisme de débarquement prévisible. La crise humanitaire en Méditerranée centrale se poursuit », ajoute l’ONG.>
La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus. « Si on regarde la Méditerranée centrale, l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent », avait-elle souligné.
Un chiffre « totalement gérable au regard de la population européenne, relevait la porte-parole, et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes ».