Au nord du Liban, un camp de réfugiés syriens incendié après une altercation
28 décembre 2020Des habitants issus d’un clan du nord du Liban ont mis le feu samedi 28 décembre au soir à un camp de réfugiés syriens, après une altercation opposant cette famille à des « travailleurs syriens », a rapporté l’agence nationale d’information (ANI). Plusieurs personnes ont été blessées dans ce camp qui accueillant environ 75 familles. Le Liban est régulièrement accusé de discriminations envers les réfugiés syriens.
Soixante-quinze familles de réfugiés syriens vivaient dans ce camp précaire de la région de Minié, à majorité sunnite, dans le nord du Liban, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Des membres du puissant clan libanais Al-Mir ont attaqué le campement après une altercation avec des réfugiés qui réclamaient à leur employeur le versement de leurs salaires pour des travaux effectués. D’autres jeunes du clan sont intervenus et ont « incendié certaines tentes des réfugiés », selon l’agence ANI.
Des coups de feu et des explosions dues à des bondonnes de gaz ont été entendus. « L’incendie s’est propagé à tous les abris », érigés avec des bâches en plastique et du bois, a indiqué à l’AFP un porte-parole du HCR, Khaled Kabbara, précisant que le camp accueille environ 75 familles. L’incident a fait des blessés qui ont été transportés dans un hôpital du secteur.
La défense civile est intervenue pour tenter de maîtriser l’incendie et l’armée et la police libanaises se sont déployées pour rétablir le calme et éviter des actes de représailles dans cette région qui abrite des dizaines de milliers de réfugiés syriens installés depuis près de dix ans.
Tensions et discriminations vis-à-vis des Syriens
Les tensions entre les réfugiés et la population libanaise se sont aggravées en raison de la crise économique sans précédent qui frappe le Liban depuis l’automne 2019. Le Liban déclare accueillir sur son sol 1,5 million de Syriens, en majorité des déplacés de guerre ou des travailleurs. Près d’un million sont inscrits auprès de l’ONU comme réfugiés ayant fui le conflit dans leur pays.
Les ONG ne cessent de dénoncer les mesures discriminatoires et les discours de haine dont sont victimes les réfugiés au Liban, où l’immense majorité des partis politiques mais aussi une partie de l’opinion publique, réclament leur retour en Syrie.
Fin novembre, quelque 270 familles de réfugiés syriens avaient été chassées d’une localité du nord libanais, Bcharré, après une altercation impliquant un ouvrier syrien accusé d’avoir tué un habitant.