Nantes : 160 migrants évacués d’un squat pour être «mis à l’abri»
22 décembre 2020Quelque 160 migrants, notamment érythréens et soudanais, ont été évacués lundi 21 décembre d’un gymnase nantais où ils s’étaient réfugiés il y a plus d’un an et ont été relogés, a assuré à l’AFP la mairie de Nantes. «Il ne s’agit pas d’une évacuation mais d’une mise à l’abri, on ne laisse pas les personnes se débrouiller seules», a indiqué Yves Pascouau, élu chargé des migrations, par ailleurs chercheur à l’université de Nantes spécialiste des politiques migratoires en Europe.
Selon M. Pascouau, le nombre de migrants ayant été sous-évalué, 120 personnes dont des familles avec enfants ont été relogées à l’auberge de jeunesse de la Manu, mise à disposition par l’État qui a compétence en matière d’hébergement des demandeurs d’asile et des réfugiés. Les autres personnes ont été conduites dans plusieurs dispositifs d’accueil de la ville. Il s’agit pour la plupart de demandeurs d’asile et de réfugiés.
«Le gymnase de Talensac est un bâtiment où il y a le chauffage et l’électricité. Il n’y avait aucune urgence à expulser des personnes qui n’ont pas été prévenues et sont traitées comme des numéros de dossier, à quelques jours de Noël et en pleine crise sanitaire», a réagi sur sa page Facebook l’association L’Autre Cantine, qui accompagne les exilés. Selon cette association, le bâtiment «va être muré alors qu’à côté, 250 personnes se trouvent dans un squat sans électricité, le squat de l’Orangerie».
À ce sujet, Yves Pascouau a assuré que la mairie était en contact avec l’ancien propriétaire du bâtiment qui est en négociations pour sa revente, afin qu’il rétablisse au plus vite l’électricité du lieu, squatté depuis novembre. «Pour le gymnase, nous avions la possibilité de faire une mise à l’abri totale, alors que ce n’est pas le cas sur l’autre site», a justifié le conseiller municipal.