Paris : des places d’hébergement pour les jeunes migrants isolés
10 décembre 2020La ville de Paris va ouvrir une quarantaine de places d’hébergement pour jeunes migrants isolés qui attendent que la justice détermine s’ils sont majeurs ou mineurs, a indiqué mardi 8 décembre la mairie.
«Depuis des années, on demandait à l’État de prendre en charge les jeunes migrants» qui ont été reconnus majeurs par les services d’évaluation des départements franciliens, et ne sont donc pas pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) mais qui ont fait des recours en justice pour contester leur majorité, a expliqué l’adjointe en charge des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance Dominique Versini, confirmant une information de Libération.
Ces jeunes «souvent fragiles et vulnérables», «devraient être pris en charge par le SIAO (service qui gère les demandes d’hébergement faites au 115, numéro d’urgence pour sans-abris, ndlr), mais il est saturé, et ils se retrouvent à la rue», a-t-elle précisé.
Plusieurs ONG militent depuis des années pour que ces jeunes soient considérés comme mineurs et pris en charge comme des enfants en danger le temps du processus judiciaire, qui peut durer entre six et dix-huit mois. Durant l’été, quelque 70 jeunes migrants dans cette situation s’étaient installés dans un campement en plein centre de Paris, avant d’être évacués.
Finalement, «l’État a entendu notre demande», et un accord pour un financement partagé du dispositif a été trouvé : l’État va prendre en charge le fonctionnement, et la mairie de Paris fournit le bâtiment, situé dans le XVe arrondissement, et finance une grande part des travaux d’installation, qui se montent à 220.000 euros.
Ces quarante places seront ouvertes dans un ancien immeuble de bureaux préempté par la Ville et qui doit être transformé à partir de juin 2022 en logements sociaux. «Après on trouvera d’autres places dans notre parc», a précisé Dominique Versini. L’Armée du Salut sera chargée de l’accueil du lieu, où seront hébergés «les jeunes migrants les plus vulnérables», comme les jeunes filles, les jeunes en situation de handicap, par exemple, a-t-elle précisé. «Les associations disent que quarante places ce n’est pas assez, mais c’est une première et c’est déjà une avancée», insiste l’élue.