Mobilisation à Paris : « Des places d’hébergement d’urgence pour les migrants » réclamées
10 décembre 2020Les manifestants se sont aussi dits « scandalisés » par l’intervention des forces de l’ordre, lundi, place de la République. Mardi, le rassemblement n’a pas dégénéré en heurts.
Plusieurs centaines de personnes se sont à nouveau rassemblées place de la République à Paris. La veille, au même endroit, quelque 450 migrants sans logement étaient violemment expulsés d’un campement qui venait tout juste d’être installé. Les associations organisatrices réclament « des places d’hébergement d’urgence pour les migrants à la rue », la « régularisation de leur situation » et la « fin du harcèlement policier » des exilés.
Dès 18 heures, dans une foule compacte, se sont mêlés des sans-papiers, des membres d’associations, divers militants, des avocats, des élus et, plus largement, des citoyens se disant tour à tour « indignés », « choqués » et « scandalisés » par l’intervention des forces de l’ordre la veille. Interrogés sur les raisons de leur participation au rassemblement, tous évoquent – unanimes – la « violence des images », celles qui tournent en boucle depuis lundi soir sur les réseaux sociaux et montrent des exilés molestés.
Commentant les faits, Elsa, une enseignante de 35 ans, venue avec une amie chercheuse, s’indigne : « C’est inacceptable. Ça faisait longtemps que je n’avais pas manifesté. Mais là, c’est trop important. Alors, on a laissé les enfants à la maison, et on est venu. » Pour beaucoup, le rassemblement du jour s’inscrit dans le débat, plus large, sur le projet de loi sur « sécurité globale », et les restrictions des possibilités de filmer les policiers. « Tout ça va ensemble. Que se passerait-il si de telles images ne pouvaient plus être montrées ? », s’inquiète Geneviève, une retraitée de 73 ans.