Migrants : le navire de secours de SOS-Méditerranée et MSF opérationnel en août
25 juillet 2019Le navire de secours des migrants naufragés de SOS-Méditerranée et Médecins Sans Frontières (MSF), l’Ocean Viking, sera opérationnel « au cours du mois d’août » en Méditerranée centrale, ont déclaré les organisations lundi à Paris.
« Pendant sept mois, nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver un navire… C’était long et difficile de trouver un armateur qui nous soutienne et un pavillon qui respecte les conventions maritimes », a indiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS-Méditerranée, lors d’une conférence de presse.
Quatre canaux de sauvetage
L’Ocean Viking, long de 69 m sur 15 m de large et construit en 1986 pour l’assistance aux plates-formes pétrolières en mer du Nord, pourra accueillir « 200 à 300 naufragés » et « encore plus sur une période resserrée », a-t-il précisé.
Il dispose d’un équipage de neuf membres, plus une équipe de 10 personnes de SOS-Méditerranée et du personnel médical de MSF dont un médecin, deux infirmières et une sage-femme, soit plus de trente personnes à bord au total. Quatre canaux de sauvetage semi-rigides, un « hôpital », des hébergements, des espaces de stockage et une plateforme de débarquement pour les canaux seront installés à bord.
« Les actes médicaux sur le bateau iront de l’accouchement à la réanimation de personnes, ce sont des situations de vie ou de mort et non une espèce de croisière », a souligné Hassiba Hadj-Sahraoui, responsable à MSF.
Le navire « ne ramènera personne en Libye »
Battant pavillon norvégien, l’Ocean Viking se dirige depuis jeudi soir « vers la Méditerranée pour mener une nouvelle campagne de recherches et de secours en Méditerranée centrale » -devenue la route migratoire maritime la plus meurtrière au monde-, a annoncé dimanche SOS-Méditerranée, qui a assuré que le navire « ne ramènera personne en Libye ».
« Nous retournons en mer car les gens meurent, il y a une souffrance humaine à échelle industrielle », a lancé Joanne Liu, présidente de MSF, selon qui les États ont une « logique meurtrière » en voulant « faire disparaître les sauveteurs » et en proposant comme « solutions » aux migrants, « la noyade ou le retour en Libye ».
Au terme de près de trois ans en mer, l’Aquarius, précédent bâtiment de SOS-Méditerranée qui a secouru 30.000 migrants naufragés, avait été contraint de cesser ses activités en décembre 2018, successivement privé de son pavillon de Gibraltar puis de Panama.
Par Europe1 .fr avec AFP