Solutions à la crise migratoire et au terrorisme : Le Forum social sénégalais plaide pour l’implication des populations
15 septembre 2015Solutions à la crise migratoire et au terrorisme : Le Forum social sénégalais plaide pour l’implication des populations
Les dirigeants africains doivent impliquer les populations dans le processus de résolution des crises qui secouent le continent. C’est la recommandation du Forum social sénégalais, selon qui, le terrorisme ne doit plus être considéré comme un sujet tabou auprès des citoyens.
En Afrique, les crises foisonnent. C’est un euphémisme. Les récents foyers de tensions survenus en Centrafrique, au Mali, au Nigeria, entre autres, sont la face visible de l’iceberg. Ces maux se nomment guerre civile, criminalité transfrontalière, terrorisme, extrémisme religieux… Malgré des efforts, les Etats peinent toujours à cerner le mal qui prend des proportions inquiétantes. Les attentats meurtriers de la secte islamiste Boko haram au Nigeria en sont l’illustration.
Constatant que les politiques ont montré leurs «limites», le Forum social mondial (Fsm) a tenté de proposer des solutions lors de sa session qui s’est déroulée à Tunis en mars dernier. Au cours d’un atelier de restitution des travaux de «Tunis 2015» organisé hier, le coordonnateur du Forum social sénégalais (Fss) estime que la question liée au terrorisme ne doit plus être un «sujet tabou» pour les populations. Mamadou Mignane Diouf dit : «Sur les questions de crise, de conflit et de terrorisme, il nous faut une approche citoyenne et participative dans laquelle les populations devraient pouvoir jouer le premier rôle sécuritaire. Comment ? On doit parler de ces questions à ces populations. On ne peut plus classer le terrorisme comme un sujet tabou. Il faut ouvrir le débat et montrer le danger que constituent ces groupes terroristes qui occupent le continent et kidnappent nos enfants.»
D’après M. Diouf, ce débat ne doit plus être réservé aux élites. Cela, indique-t-il, peut permettre d’ouvrir des mécanismes de dialogue et d’information avec les populations rurales, urbaines, périurbaines «pour que chacun puisse jouer le premier rôle de garant de la sécurité». Unanimement, les altermondialistes s’accordent sur le fait que l’Afrique a besoin de mouvements sociaux dynamiques, engagés et solidaires pour impulser les batailles et la mobilisation citoyenne qui devraient être au-devant des mutations attendues. «Les Etats font des efforts. Ce week-end, la Cedeao s’est réunie pour anticiper sur les évènements. Le secteur privé doit en faire de même. Si tous les acteurs travaillent ensemble, cela ira dans le bon sens. Si cela n’est pas fait, c’est impossible de résoudre les crises», estime Babacar Diop dit Bouba, facilitateur au Forum social africain.
Entre 2015 et 2016, vont se tenir au sein du continent 15 élections. Afin de prévenir les risques, Mignane Diouf soutient que des concertations entre les partis politiques qui aspirent à prendre le pouvoir doivent être organisées dans les pays concernés. Pour lui, cela permettra à tous les candidats d’accepter de prendre l’engagement citoyen de garantir que son parti est prêt à aller aux élections «sans créer des risques potentiels de crise». Au même moment, prône-t-il, il faut prendre en compte les populations qui votent. En opérant de la sorte, pense le coordonnateur du Fss, les hommes politiques vont accéder au pouvoir «sans bruler, ni tuer».
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