France : Le sort des migrants entre les mains du gouvernement

21 juillet 2015 Non Par Les_migrants_afrique

Amélioration de l’habitat dans le bidonville, renfort de l’asile, mise à l’abri de ceux qui envisagent l’avenir en France : de nombreuses solutions sont en discussion pour rendre l’accueil plus digne.

Des migrants manifestaient avec des pancartes de fortune lors de la venue du ministre de l’Intéri...

C’est une mission menée sans fard ni trompettes, qui se poursuit en passant sous les radars, pour ne pas prêter le flanc aux polémiques. Le ministère de l’intérieur va donner suite au rapport du préfet Jean Aribaud et de Jérôme Vignon, remis le 1er  juillet au ministre Bernard Cazeneuve, pour sortir Calais de l’impasse sur la question des migrants.

« Le travail n’est pas terminé. Nous avons été chargés de mettre en place un comité de pilotage pour que les décisions soient concertées entre la mairie, l’administration et les organisations de solidarité », explique Jérôme Vignon.

Ce haut fonctionnaire espère que ses préconisations, avec l’appui du ministère, deviendront réalité. Comme la création d’un « centre de mise à l’abri » pour 200 personnes, à une centaine de kilomètres de Calais.

Remplacer les cabanes insalubres

Cet espace de « répit », où les migrants peuvent se poser pour étudier la possibilité de demander l’asile en France, Jérôme Vignon voudrait qu’il soit réalisé avant l’entrée dans l’hiver. Ce projet pourrait être inclus dans le plan de 1 500 places d’hébergement annoncé par le gouvernement en juin au niveau national, pour résorber les bidonvilles de migrants.

À l’intérieur même du campement, en revanche, aucune construction en dur n’est prévue. Le gouvernement, hanté par le souvenir de Sangatte, a toujours écarté cette option. La préfecture a en revanche lancé un appel à projet pour « renforcer le bâti ».

À la place des cabanes insalubres recouvertes de plastique, des tentes ou des abris modulaires, selon le coût, pourraient voir le jour avant la période de grand froid.

Autre chantier à mener : le renfort de l’accès à la procédure d’asile. Entre novembre 2014 – date à laquelle la sous-préfecture de Calais s’est chargée de recueillir sur place les demandes d’asile – et le 30 juin 2015, 853 demandes d’asile sont parvenues à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

Ces requêtes ont surtout concerné les Soudanais (75 %), et dans une moindre mesure des ressortissants du Tchad, d’Érythrée, d’Éthiopie, d’Afghanistan et d’Albanie. Le taux d’accord est de 42 %. Pascal Brice, le directeur de l’Ofpra, assure qu’à son niveau, les choses ne peuvent aller plus vite : « Nous examinons les dossiers en moins de deux mois. »

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