Près de 115 exilés ont été pris en charge dans une série d’opérations de sauvetage menées dans la seule matinée du mardi 10 octobre. Les départs se poursuivent suite à la période estivale à un rythme intensif, à la faveur d’une météo restée clémente.
Près de 115 personnes migrantes ont été secourues dans la Manche, dans le cadre d’une série d’opérations de sauvetage tout au long de la matinée du 10 octobre. La Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a détaillé dans un communiqué deux de ces opérations de sauvetage.
Le semi-rigide Triton, de la police nationale, a constaté vers 9h dans une zone non loin du port de Calais la présence d’une embarcation victime d’une panne moteur, qui « prend l’eau et est très chargée ». L’Apollo Moon – l’un des deux navires de la société privée Sea Owl arrivé en avril et affrété par l’Etat -, est envoyé en renfort par le CROSS Gris-Nez, aux côtés de la vedette Eulimène de la gendarmerie nationale.
Soixante personnes sont secourues par ces trois moyens de sauvetage, retrace la préfecture maritime. L’Apollo Moon, aux capacités plus importantes, fait monter à son bord 41 personnes ; 15 pour l’Eulimène et 4 pour le Triton. Toutes sont ramenées au port de Calais et prises en charge, indique la préfecture.
Dans le même temps, un peu plus au large de Calais, une seconde embarcation est signalée au CROSS comme étant en difficulté. Cette fois, le patrouilleur de service public Pluvier de la Marine nationale est envoyée sur zone, indique le communiqué de la préfecture. Quarante-trois rescapés sont pris en charge, et débarqués au port de Calais.
Un jeune migrant de 17 ans retrouvé mort sur une plage près de Calais
Encore plus tôt dans la matinée, à 4h30, les sapeurs-pompiers basés à Marck avaient déjà secouru 54 exilés, informe Nord Littoral. Leur embarcation avait fait naufrage après être partie de l’une des plages des Hemmes d’Oye, une poignée de kilomètres à l’est du centre-ville de Calais.
Selon le quotidien régional, le groupe comportait des femmes et des enfants, avec une majorité de ressortissants afghans et iraniens. Plusieurs rescapés ont été transportés vers les hôpitaux de Calais et de Dunkerque, toujours selon les informations de Nord Littoral.
Départs continus en mer, démantèlements à terre
Selon la préfecture maritime, au moins quatre embarcations avaient pris la mer au niveau de Calais mardi matin. Plus d’un millier de migrants survivent actuellement dans la ville et sa périphérie, en attendant de tenter la traversée de la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Ce même mardi matin, dès 5h30, 300 policiers et gendarmes ont démantelé le campement « Old Lidl », à Calais, qui abritait environ 700 personnes, majoritairement des hommes soudanais.
Calais : plus de 500 migrants évacués « de force » d’un campement
« Ils sont venus en armures, avec des boucliers, des casques, et étaient munis de matraques, bombes lacrymogènes ou encore de LBD [lanceurs de balles de défense] », a détaillé à InfoMigrants Axel Gaudinat, coordinateur d’Utopia 56 à Calais, présent au moment de l’évacuation. Deux facteurs ont pu jouer dans la série de départs ce mardi matin, retrace Nord Littoral : la rumeur du démantèlement imminent qui s’est propagée ; mais aussi la chute des températures prévue en fin de semaine.
Alors que la période estivale est d’ordinaire la plus propice aux départs, ceux-ci se sont en effet poursuivis à un rythme intense en ce mois d’octobre, du fait d’une météo jusqu’ici très clémente. Depuis le début de l’année, plus de 25 000 exilés sont parvenus à atteindre les côtes britanniques depuis les plages françaises.
Mais ces traversées restent meurtrières. Le corps d’un jeune homme de 17 ans a été découvert dimanche 8 octobre sur la plage de Merlimont, dans le Pas-de-Calais, à 70 kilomètres de la ville de Calais. Quelques jours plus tôt, le 26 septembre, celui d’une femme érythréenne de 24 ans avait déjà été retrouvé sur une plage de Sangatte.
