Un homme a été arrêté cette semaine au Royaume-Uni dans le cadre du démantèlement d’une filière de trafiquants qui faisait passer des migrants entre la Belgique et l’Angleterre. Quatre hommes avaient déjà été interpellés en octobre 2022. Au total, cinq personnes feront face à la justice.
Un homme a été arrêté mercredi 15 mars pour aide à l’immigration illégale dans la route migratoire entre la Belgique et le Royaume-Uni. Il s’agit d’une 5e personne d’un vaste réseau de passeurs démantelé par les autorités britanniques.
Dans le cadre de la même enquête, deux hommes avaient déjà été interpellés le 30 octobre 2022 au large des côtes flamandes. Ces deux premiers accusés, originaires de Basingstoke (dans l’Hampshire, non loin des côtes du sud de l’île) avaient été interpellés en Europe après que la police belge a intercepté leur hors-bord. Les autorités belges avaient également procédé à l’interpellation du groupe de 12 exilés qui les accompagnait.
Un peu plus tard, deux autres hommes, d’origine albanaise, avaient été, eux, arrêtés à Nottingham (centre de l’Angleterre).
Cette fois encore, l’arrestation a eu lieu sur le sol britannique à Loughborough, dans le comté de Leicestershire dans le centre de l’Angleterre. L’enquête a été menée par l’agence du Royaume-Uni de lutte contre le crime organisé (National crime Agency).
La Belgique, territoire privilégié des réseaux de trafiquants de migrants
Au total, donc, cinq accusés font face à la justice. Les quatre premiers comparaîtront à la cour de justice de Nottingham, le 29 mars. Le cinquième inculpé devait comparaître jeudi 16 mars. Ils sont tous soupçonnés de faire partie d’un réseau de trafiquants qui organiserait le transit de réfugiés, notamment albanais, entre les côtes nord-européennes et l’Angleterre.
La collaboration belgo-britannique est active. Et les arrestations de passeurs dans la province flamande sont régulières. En 2022, environ 1 000 exilés ont été interceptés en Flandre occidentale, au nord-ouest de la Belgique, contre 4 100 l’année précédente. Des résultats dus, selon les Britanniques et les Belges, à l’étroite coopération entre les deux pays.
Le drame d’octobre 2019
En octobre 2021, la police belge avait découvert plusieurs bateaux et moteurs cachés à l’arrière d’un véhicule, à la frontière entre la Belgique et la France. Ils avaient été cachés là par un ressortissant iranien établi au Royaume-Uni, et finalement présenté à un tribunal en mai 2022. Après cette découverte, le procureur de Bruges, Frank Demeester, avait confirmé que le matériel utilisé par les trafiquants – bateaux pneumatiques, gilets, moteurs, jerrycans – transitait souvent par la Belgique « pour être utilisé en France ».
Bruxelles et Londres coopèrent notamment dans le port de Zeebruges dans des opérations de lutte contre le trafic d’êtres humains. Car la Belgique, plus qu’un pays de départs pour les migrants, est surtout une base arrière pour les passeurs qui organisent aussi les traversées de la Manche depuis les côtes françaises. En cause, selon le média flamand De Tijd ? « La proximité de la côte nord de la France et des ports » mais aussi la présence de « parkings autoroutiers le long de l’E40 vers la France, prisés par les organisations de trafic d’êtres humains ».
En octobre 2019, c’est encore une fois à Zeebruges qu’avait été chargé le conteneur frigorifique dans lequel ont été retrouvés, peu après le déchargement en Angleterre, les corps sans vie de 39 migrants vietnamiens.