Les services d’immigration finlandais ont annoncé que les femmes et les filles afghanes seraient désormais automatiquement considérées comme des réfugiées dans le pays, en raison de l’aggravation de la situation qui leur imposée par les Taliban en Afghanistan. Le Danemark et la Suède ont déjà pris des mesures similaires.
En Finlande, les femmes afghanes seront désormais automatiquement des réfugiées. Les services d’immigration finlandais ont annoncé que toutes les femmes et les filles ressortissantes d’Afghanistan pourraient en effet obtenir l’asile, en réaction à la détérioration des conditions de vie pour elles dans leur pays d’origine.
Jusqu’à présent, être une femme faisait partie des critères susceptibles d’être retenus par les agents en charge de l’asile, mais cela n’était pas suffisant pour justifier un statut de réfugiée.
Mais, récemment, les Taliban ont fermé les écoles secondaires et les universités aux filles et aux jeunes femmes en Afghanistan. Ils ont également ordonné aux ONG de ne plus travailler avec des femmes afghanes, qui ne peuvent pas non plus exercer d’emploi en contact avec le public. Elles sont par ailleurs interdites de nombreux lieux, dont les parcs, les gymnases et les bains publics.
Les services d’immigration finlandais ont également annoncé que la situation des Afghans issus de la communauté hazara, minorité chiite cible de persécutions, serait davantage prise en compte lorsqu’ils statueront sur les demandes d’asile.
« Les femmes et les filles sont en général à risque d’être persécutées en Afghanistan »
Cette décision embraye le pas à d’autres pays scandinaves. Début février, les autorités du Danemark ont mis en place une mesure similaire, affirmant que le pays délivrerait l’asile à toutes les femmes et les filles afghanes « en prenant seulement en compte leur genre ». En décembre, la Suède avait déjà annoncé la même chose, précisant que ces femmes pourraient bénéficier d’un permis de résidence de trois ans.
Dans un rapport publié en janvier, l’agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA), qui coordonne la protection des migrants en Europe, avait conclu que « les femmes et les filles sont en général à risque d’être persécutées » sous le régime des Taliban. Elles sont donc « éligibles à un statut de réfugié », avait estimé cette instance. Ce rapport n’a toutefois aucune valeur contraignante pour les pays européens : il incombe à chaque État de déterminer les critères qu’il estime pertinents en ce qui concerne les demandes d’asile. Les États doivent simplement justifier qu’ils ont bien pris en considération l’analyse des instances européennes.