Le début de semaine a été intensif pour les secours espagnols déployés sur la route maritime des Canaries. Plus de 160 migrants ont été secourus au cours de quatre opérations de sauvetage rapprochées, en à peine 24 heures. Une femme décédée se trouvait à bord de l’une des embarcations. Le reste des naufragés a pu être débarqué dans des ports espagnols et recevoir les premiers soins.
En à peine 24 heures, plus de 160 personnes ont été secourues au cours de quatre opérations de sauvetage successives au large de l’archipel des Canaries.
Mercredi 12 octobre, 33 migrants ont été sauvés à une dizaine de kilomètres seulement au sud de l’île de Gran Canaria par les équipes espagnoles du navire Salvamar Macondo. Tous les naufragés sont des hommes, et cinq mineurs se trouvaient parmi eux. Leur embarcation était une simple barque en bois, selon les autorités maritimes. Tous ont pu être débarqués sains et saufs au port d’Arguineguín, au sud de Gran Canaria, à la mi-journée
Quelques heures auparavant, à l’aube, les équipes de secours du navire Salvamar Al Nair ont porté assistance à 48 migrants nord-africains dont l’embarcation dérivait cette fois entre les îles de La Graciosa et Lanzarote.
Cinq femmes et deux enfants se trouvaient à bord, selon l’agence de presse EFE. L’alerte avait été donnée la veille vers 23h (heure française) par le Salvamento Maritimo. Les secours espagnols ont alors déployé un hélicoptère, en plus du navire Salvamar Al Nair.
Tous les naufragés ont pu être secourus. Ils ont été débarqués sur un port de l’île d’Arrecife. La Croix-Rouge a pris en charge les premiers examens sanitaires, mais l’un des naufragés a dû être transféré immédiatement vers un centre de soins.
Une femme décédée
La veille, un autre sauvetage important s’est déroulé au large de l’île de Fuerteventura. Cinquante-six exilés d’origine subsaharienne sur une embarcation à la dérive ont été secourus par le navire Guardamar Polimnia, mardi en fin d’après-midi, relaie EFE.
Sur le canot se trouvait une femme décédée, ont constaté à leur arrivée les secours. Les survivants ont expliqué que cette femme voyageait seule.
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Les passagers étaient en grande majorité des hommes, à l’exception de deux autres femmes et d’un enfant. Selon les autorités, le départ se serait fait depuis Tarfaya, ville côtière marocaine.
En début de soirée, vers 20h (heure française), ces naufragés ont été débarqués à Puerto del Rosario, principal port de l’île de Fuerteventura. Là encore, la Croix-Rouge les a pris en charge. Tous les survivants sont, selon l’ONG, en bonne santé.
Une déviation de la route canarienne
Ces derniers mois, la route canarienne a dévié. Les points de départ se sont déplacés plus au nord : les embarcations partent désormais davantage depuis la côte qui va de Tan-Tan (sud du Maroc) à Laayoune (au nord du Sahara), juste en face de Lanzarote et Fuerteventura, à environ 100-150 kilomètres.
Auparavant, les migrants embarquaient plus de Dakhla (sud du Sahara) ou de Nouadhibou (Mauritanie). Parallèlement, les bateaux pneumatiques ont remplacé les bateaux en bois comme principal moyen de transport.
Actuellement, 57,43% des arrivées sont concentrées sur les deux îles les plus proches de l’Afrique, Lanzarote et Fuerteventura, selon les autorités espagnoles.
Au-delà des Canaries, les secours espagnols sont aussi mobilisés pour les arrivées en Espagne continentale. Mardi 11 octobre, ils ont été déployés afin de porter assistance à 25 migrants algériens. Ces derniers étaient répartis sur deux canots, qui dérivaient au large de la province espagnole d’Alicante. Tous les naufragés étaient des hommes, à l’exception d’une jeune fille mineure. D’après leurs témoignages, cela faisait près de 48 heures qu’ils dérivaient en mer.