La capitale néerlandaise va héberger au moins 1 000 demandeurs d’asile à bord d’un bateau de croisière, qui restera à quai dans un port de la ville. Ce mode d’hébergement entend pallier le manque de places pour les migrants dans les structures existantes.Amsterdam va accueillir au moins 1 000 demandeurs d’asile sur un bateau de croisière amarré dans un port de la ville. C’est ce qu’a annoncé, mardi 30 août, le conseil municipal de la capitale néerlandaise.
À partir du 1er octobre, et pour une durée d’au moins six mois, le navire sera amarré dans la zone industrielle de Westelijk Havengebied, à l’écart des attractions touristiques et des célèbres canaux d’Amsterdam. Les résidents du bateau resté à quai pourront en sortir à leur guise.
Si besoin, l’immense bateau pourrait aller jusqu’à héberger 1 500 personnes, ont annoncé les autorités.
L’annonce de l’utilisation de ce navire comme lieu d’hébergement fait suite à l’évacuation, la semaine dernière, de centaines de migrants qui campaient jusque-là à l’extérieur du centre d’hébergement surpeuplé de Ter Apel, dans le nord des Pays-Bas, faute de places à l’intérieur. Les conditions de vie catastrophiques de ces quelque 700 personnes avaient suscité l’émoi dans le pays, notamment après le décès, le 24 août, d’un bébé de trois mois, qui vivait avec sa famille près de ce centre.
Cette solution va “aider à résoudre la situation humanitaire inquiétante à Ter Apel”, a estimé le conseil municipal d’Amsterdam dans un communiqué.
Une solution néanmoins temporaire. Le conseiller municipal de la capitale, Rutger Groot Wassink, a précisé que le gouvernement hollandais devait travailler avec les municipalités à une réforme du système d’asile dans le pays.
« Absurde »
“Avec l’arrivée du bateau de croisière à Amsterdam, nous faisons un pas de plus ensemble vers la résolution de la crise dans le processus d’asile”, a déclaré le secrétaire d’État néerlandais chargé de l’Asile et des Migrations, Eric van der Burg. Ce dernier avait déjà annoncé au cours de l’été réfléchir à ce genre de solutions alternatives aux structures déjà existantes.
La crise de la prise en charge des demandeurs d‘asile aux Pays-Bas est due à un manque criant de places lié à une pénurie de personnel, après que le gouvernement a revu à la baisse les effectifs en raison de la pandémie de Covid-19.
Amsterdam est la seconde ville des Pays-Bas à avoir recours à des bateaux de croisière pour héberger des demandeurs d’asile. Le village de Velsen-Noord, dans l’est du pays, avait déjà annoncé en juillet la mise en place d’un pareil mode d’hébergement. À l’époque, des groupes de défense des droits de l’Homme avaient décrit ce projet comme ”absurde ».
Le Conseil pour les réfugiés (VluchtelingenWerk en néerlandais) avait notamment fustigé cette option, jugée inadaptée à ce public en particulier. « Il n’est pas nécessaire de faire des recherches pour comprendre que vous ne pouvez pas imposer cela à des personnes qui ont fui la guerre et les violences, avait alerté l’ONG. Nous comprenons que les solutions sont difficiles pour faire face à cette crise mais celle-ci est la plus laide qu’il soit. »
