L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, a secouru ces derniers jours 466 migrants en Méditerranée centrale. Le Geo Barents, de Médecins sans frontières, a quant à lui porté assistance à 176 personnes au large des côtes libyennes. Les deux navires humanitaires attendent désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.
Dix sauvetages en moins de 60 heures. Le navire Ocean Viking, affrété par l’ONG SOS Méditerranée, a enchaîné ces dernières heures les opérations au large des côtes libyennes, portant assistance à un total de 466 migrants. La journée du samedi 27 août a été particulièrement dense avec la prise en charge de 198 personnes, réparties dans cinq canots.
L’équipage avait déjà secouru 56 exilés, vendredi, et 171 autres, jeudi, lors de trois opérations. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 41 autres personnes avaient également été sauvées des eaux.
Les 466 migrants au total, de 19 nationalités, sont en majorité originaires du Bangladesh, d’Égypte, de Tunisie et d’Érythrée. Parmi eux se trouvent plusieurs femmes, certaines enceintes, et 81 mineurs dont une majorité ne sont pas accompagnés. Le plus jeune enfant est un nourrisson de trois semaines.
Les jours passés en mer ont laissé des traces sur les corps des naufragés. « Il y a un nombre écrasant de cas médicaux parmi les rescapé.e.s : épuisement, déshydratation, infections non traitées, détresse émotionnelle, signes de violence dus au temps passé en Libye », précise sur Twitter Rebecca, cheffe de l’équipe médicale à bord du navire humanitaire.
L’Ocean Viking réclame désormais un port sûr pour débarquer les exilés. Tout comme le Geo Barents, qui accueille à son bord 176 migrants. Le bateau de Médecins sans frontières (MSF) a effectué quatre opérations de sauvetage en moins de 48 heures. La dernière en date, dimanche, a permis de secourir 79 personnes. L’équipage avait déjà porté secours à 86 migrants, répartis dans deux embarcations, dans la nuit de samedi à dimanche, et à 11 autres vendredi soir. Une cinquantaine d’entre eux sont mineurs.
Environ 2 000 arrivées en Italie
Le week-end a également été intense pour les autorités italiennes. Un nouveau record d’arrivées sur une seule journée a été enregistré sur l’île de Lampedusa, avec le débarquement d’un millier de personnes samedi à bord d’une cinquantaine de canots. Dans le même temps, deux autres plus petites îles, Pantelleria et Marettimo, ont vu arriver environ 1 000 autres migrants, indique EuropaPress.
Par ailleurs, les 99 exilés à bord de l’Open Arms Uno, de l’ONG espagnole éponyme, ont pu débarquer à Messine, en Sicile, samedi.
Depuis le début de l’année, plus de 50 000 personnes sont arrivées en Italie. Si certains migrants parviennent à rejoindre les côtes italiennes, d’autres ont moins de chance. Depuis janvier, au moins 918 exilés ont péri dans ces eaux en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis 2014, date des premiers recensements de l’agence onusienne, on compte près de 20 000 morts et disparus dans cette zone maritime.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.