Le Niger a inauguré vendredi un nouveau centre destiné aux sinistrés des intempéries et aux migrants en transit. Ces derniers, qui bénéficient du programme du retour volontaire de l’Organisation internationale des migrations (OIM) passeront quelques jours dans la structure avant leur vol vers leur pays d’origine.
Le nouveau centre de transit de Yaware a été inauguré en grande pompe vendredi 19 août. Le lieu, situé à une dizaine de kilomètres de la capitale nigérienne Niamey, doit accueillir dans les prochaines semaines deux types de public : les victimes de catastrophes naturelles et les migrants en transit.
Pendant la période de mousson, entre juin et novembre, le Niger est chaque année confronté à des inondations monstres qui ravagent les maisons. Les sinistrés sont logés le plus souvent dans des bâtiments scolaires, empêchant aux enfants de suivre les cours. « Cela va permettre de libérer les écoles et d’héberger ces personnes dans de meilleurs conditions pour une période maximum de trois mois », se réjouit Peter Kioy, chargé de programme au sein de l’Organisation internationale des migrations (OIM) au Niger.
Comme l’a souligné le ministre nigérien de l’Intérieur, Amadou Souley, le pays a enregistré cette année « plus de 70 000 personnes sinistrées » et a dû faire face à l’effondrement « de nombreuses habitations et d’infrastructures socio-économiques ».
« Le Niger est au cœur des défis migratoires »
Hors période de catastrophes naturelles, le centre sera occupé par des migrants bénéficiant du programme de retour volontaire de l’OIM. Venus de Libye, d’Algérie ou secourus dans le désert lors de leur tentative de rejoindre les côtes nord-africaines, ces exilés seront hébergés environ 72 heures dans la structure en attendant leur vol retour vers leur pays d’origine.
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« Le centre est en priorité destiné aux victimes d’intempéries mais s’il est vide, les exilés pourront y restés quelques jours. Ces deux populations ne se mélangeront pas », précise Peter Kioy.
Amadou Souley a également rappelé que « le Niger est au cœur des défis migratoires en tant que pays de départ, d’accueil et de transit des migrants ». Selon le ministre, le pays « enregistre des cas de migrations de départs vers les pays de la sous-région et de l’Occident, des migrants en transit qui traversent notre pays vers d’autres destinations, des réfugiés qui fuient l’insécurité dans leur pays pour trouver l’asile au Niger ou des migrants de retour des pays d’accueil ».
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Le site, d’une superficie d’un hectare et demi, dispose de 500 places répartis dans 10 dortoirs : sept sont réservés aux femmes et enfants, et trois aux hommes. Des sanitaires, des hangars de repos, des cuisines, un bloc administratif et une infirmerie sont aussi à la disposition des occupants.
Au total, les autorités estiment que 4 000 personnes pourront prendre place chaque année dans ce nouveau centre de transit.