L’évacuation des ressortissants des pays africains est en cours en Ukraine. Le Sénégal y compte environ 70 ressortissants, principalement des étudiants. Bien qu’ils ne soient pas nombreux, le ministère des Affaires étrangères sénégalais, en coordination avec l’ambassadeur du Sénégal en Ukraine et en Pologne, Amadou Dabo, se mobilise pour que ses ressortissants soient évacués vers la Pologne.
Les autorités sénégalaises se mobilisent pour leurs ressortissants en Ukraine. Depuis deux jours, Amadou Dabo, l’ambassadeur du Sénégal en Ukraine et en Pologne, les accueillent à Varsovie.
Avant de réussir à traverser, l’attente peut être longue : « À la frontière, explique Amadou Dabo, il y a une affluence massive de tout le monde : des Ukrainiens et des étrangers. Bien sûr, les difficultés ne manquent pas. Mais selon les informations que j’ai avec mes représentants sur place, on a une dizaine de Sénégalais qui ont pu traverser, alors qu’ils étaient environ 25 à la frontière. Le temps d’attente est long, étant donné l’affluence. Il y en a qui ont passé la nuit [à la frontière]. Certains ont même attendu deux jours. »
On se bousculait de gauche à droite. Et ils disaient des mots blessant parfois
C’est le cas de Taigau. L’étudiant habite à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. Il a dû traverser tout le pays avant d’atteindre les postes-frontières. Il a fini les derniers kilomètres à pieds. Il raconte son périple :
« On a marché plus de 27 kilomètres jusqu’à la frontière. Il faisait froid. On avait peur. On a passé presque deux jours et demi là-bas. À part mes documents, je n’avais rien du tout. J’avais mes documents et mes diplômes. En période de guerre, tout le monde est perturbé. Les rangs n’étaient pas respectés. On se bousculait de gauche à droite. Et les garde-frontières disaient des mots blessant parfois. Je ne veux pas utiliser le mot de « racisme ». C’est quelque chose qui pèse trop lourd. Par contre, je peux souligner l’hospitalité polonaise qui vous demande si ça va, si vous n’êtes pas blessé. Ils te donnent de quoi te couvrir, à manger et prennent soin de toi. Ils nous traitent de la même façon que les Ukrainiens qui sont aussi arrivés. »