La semaine dernière, l’association l’Auberge des migrants a acheminé à Calais près de 20 tonnes de bûches, offertes par la propriétaire d’un bois des Vosges, dans l’Est de la France. Un don qui arrive à point nommé dans les campements de fortune du Calaisis, où les conditions de vie pour les exilés sont très difficiles.
Pour les migrants coincés dans le Calaisis cette saison, le bois est un enjeu de survie. Il sert à se chauffer, à cuisiner, mais aussi à sécher vêtements et chaussures. Dans ces conditions, le don que vient de recevoir l’Auberge des migrants est salvateur. La semaine dernière, 20 tonnes de bûches de chauffage ont été acheminées par camion à Calais par une vingtaine de bénévoles de l’association et d’Utopia56. Ce bois sec et non traité provient d’un bois familial des Vosges, et a été offert par sa propriétaire.
« On est hyper reconnaissants. On dit un grand merci à cette dame. Avec ce bois, on va pouvoir tenir entre trois semaines et un mois », a réagi Pierre Roques de l’Auberge des migrants, cité par La Voix du Nord.
L’hiver dernier, jusqu’à sept tonnes de bois ont été distribuées chaque semaine par WoodYard. Les bénévoles du projet, porté depuis 2016 par l’Auberge des migrants, ont pour missions de couper le bois, de le mettre en sachet de 8 à 10 kg et de le distribuer aux exilés.
« Un combat quotidien »
Dans les campements de fortune où ils patientent en attendant de rejoindre le Royaume-Uni, les conditions de vie sont très difficiles. D’après un rapport de Human Rights Watch publié en octobre, accéder aux besoins primaires est « un combat quotidien » pour ces hommes, ces femmes et ces familles. L’accès à l’eau ou à la nourriture par exemple ne leur est pas toujours garanti.
Depuis septembre 2020 en effet, un arrêté préfectoral interdit les distributions de nourriture par les associations non-mandatées par l’État dans plusieurs endroits de Calais. Sur un autre campement près de Coquelles, les services de la préfecture ont installé à plusieurs reprises des rochers de plusieurs tonnes, pour empêcher des distributions alimentaires et le remplissage d’une cuve de mille litre d’eau qui bénéficiait à près de 600 personnes.
Des difficultés que subissent au quotidien entre 1 200 et 1 500 personnes dans le Calaisis, selon les associations. D’après l’Auberge des migrants, neuf tonnes de bois par semaine sont nécessaires pour leur survie.