Frontières de l’UE : les premiers garde-côtes européens armés déployés
5 janvier 2021Jusqu’à présent, les quelque 1 200 agents étaient détachés par les pays membres. C’est aussi un changement d’échelle majeur qui s’opère puisqu’à terme, cette nouvelle force, sous l’autorité de Frontex, sera composée de 10 000 garde-frontières.
Refoulements brutaux en mer Égée, tirs sur des embarcations, violences contre les migrants à la frontière entre la Bosnie et la Croatie, Frontex est régulièrement accusée de couvrir des agissements illégaux dans la surveillance des frontières, et parfois d’y participer.
Plusieurs enquêtes sont en cours et les députés européens se sont saisis de la question. À l’heure d’une transformation sans précédent de l’agence, certains se demandent s’ils peuvent lui faire confiance pour que le travail de ces 10 000 garde-frontières soit exemplaire et transparent. Et ils se demandent aussi pourquoi l’agence n’a toujours pas recruté comme prévu les 40 employés chargés de la question du respect des droits humains.
Un uniforme aux couleurs de l’Union européenne
D’autant que ces garde-frontières seront armés, et porteront un uniforme aux couleurs de l’Union européenne. C’est une première, une lourde responsabilité pour Bruxelles, et un pari sur la capacité des États membres à partager leurs prérogatives avec l’agence.
Le déploiement des 10 000 garde-frontières doit s’étaler jusqu’en 2027. Il coûtera cinq milliards d’euros. Moitié moins que ce qui était réclamé au départ par la Commission, mais bien trop pour les ONG qui déplorent l’absence de mission de secours de Frontex et une gestion strictement sécuritaire de la question migratoire.