EMPLOYEES DE MAISON – Ces Sénégalaises vendues et revendues à des Saoudiens
18 août 2016EMPLOYEES DE MAISON – Ces Sénégalaises vendues et revendues à des Saoudiens
Une Sénégalaise, employée de maison en Arabie Saoudite, s’est confiée à l’Ong Horizons sans frontière pour décrire la situation alarmante qu’elle et ses compatriotes vivent dans ce pays. Dans une correspondance datée du 25 juillet 2016 et exploitée par le quotidien L’As, elle explique comment ses sœurs sont vendues et revendues à des Saoudiens, en cas de non-respect des termes du contrat qui les livre à des personnes peu soucieuses de leurs droits les plus élémentaires. Elle indique également qu’une fois le sol saoudien foulé, les passeports sont confisqués, empêchant de fait les victimes de voyager, de retourner dans leur pays. Dans sa lettre où elle dénonce le silence des autorités, elle crie son indignation et dit parler au nom de tous les Sénégalaises qui vivent le même calvaire.
«Si tu ne travailles pas, ils te vendent à un autre Saoudien»
«Nous sommes fatiguées, on ne nous considère pas comme des personnes. Le travail est dur. Il n’y a pas à manger, on ne dort pas. Le salaire, ils le paient à leur guise. Et si tu émets le souhait de rentrer, ils t’imposent les frais qu’ils ont engagés pour te faire venir. Le patron réclame plus de 3 millions de FCfa, l’agence 400 000 FCfa pour que tu puisses jouir de ta liberté de rentrer. Et si tu croises les bras en te disant que si tu ne travailles pas, ils n’auront d’autre choix que de te laisser partir, ils te vendent tout bonnement à un autre Saoudien et récupèrent leur argent. C’est dur, c’est dur», confie la jeune fille dont l’anonymat est préservé.
Les passeports confisqués à l’arrivée, , l’ambassade du Sénégal aux abonnés absents
Devant les difficultés à rentrer au pays sans le sou, beaucoup d’entre elles préfèrent rester et perpétuer leur calvaire. Et l’ambassade les assiste peu ou pas du tout, en cas de besoin. «Si tu fais part de tes problèmes à l’ambassade, elle s’en ouvre à l’agence qui t’a fait venir et te laisse à ton sort, sans prendre aucune nouvelle de toi. Les autorités de l’ambassade ne se donnent même pas la peine de t’appeler pour voir si tu es dans de bonnes conditions ou non. Dès que tu mets les pieds ici, tu ne vois plus ton passeport. Beaucoup ont fui et laissé ici leurs passeport et bagages. Ce que les patrons détestent le plus, ce sont les téléphones. Certaines d’entre nous restent un mois sans donner de nouvelles à leurs proches», déplore encore la Sénégalaise selon qui, les patrons, en Arabie saoudite, donnent à leurs employées des envies de meurtre. Une manière à elle de s’expliquer le cas de Mbayang Diop, cette Sénégalaise sans doute poussée à bout, au point qu’elle en arrive à poignarder la femme de son patron. Un meurtre qui lui vaut aujourd’hui la détention, et fait redouter son éventuelle décapitation dans un pays régi par la charia, la loi islamique.
Auteur: Momar Mbaye – Seneweb.com