Des villes refuges pour migrants
27 juin 2016Des villes refuges pour migrants
Les villes peuvent-elles infléchir les politiques étatiques d’accueil des migrants ? De Paris à Barcelone, en passant par Valence ou Lampedusa, des maires font entendre une voix dissonante par rapport aux gouvernements. Au nom de l’humanité, de la dignité, une poignée d’entre eux esquissent à l’échelle de leur ville des politiques d’accueil que les dirigeants refusent à l’échelon national. « On revient à une idée très ancienne de l’hospitalité, qui resurgit au moment où l’on ne l’attend plus de l’Etat », observe l’ethnologue et anthropologue Michel Agier. Car cette crise migratoire, qui se résume à des chiffres pour les ministres, s’incarne dans des visages pour les élus locaux.
En France, deux villes osent déjà la différence : Grande-Synthe (Nord), la pionnière, Paris, la symbolique. Dans la banlieue de Dunkerque, le maire écologiste Damien Carême a construit un camp de transit aux normes internationales, financé par Médecins sans frontières. C’est aujourd’hui au tour de Paris de construire son camp humanitaire. La maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, a annoncé, le 31 mai, l’ouverture d’un lieu où seraient installés cabanons, sanitaires et pôle d’information pour éviter les campements de fortune qui se reforment sans cesse depuis un an. A Grenoble, la ville et la métropole soutiennent des actions d’accueil menées par un collectif d’associations. Comme beaucoup d’autres.
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