Macky Sall : «La migration n’est pas pour nos pays une fin en soi »
12 novembre 2015Macky Sall : «La migration n’est pas pour nos pays une fin en soi »
Dans son discours prononcé au sommet Euro-Afrique de Malte sur les questions migratoires, le Président Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a invité les participants à « une approche globale et durable, sereine et concertée». «La particularité des relations entre l’Europe et l’Afrique nous y oblige. Car entre l’Europe et l’Afrique, il y a l’histoire et sa charge émotionnelle. Entre l’Europe et l’Afrique, il y a tous ces sacrifices communs consentis deux fois en l’espace d’une génération pour mettre fin à la guerre. Entre l’Europe et l’Afrique, il y a cette coopération intense qui nous lie dans presque tous les domaines de l’activité humaine. Entre l’Europe et l’Afrique, il y a cette proximité tirée du brassage biologique et des affinités linguistiques.
Entre l’Europe et l’Afrique, il y a, enfin, ce voisinage géographique qui nous relie, puisque moins de 20 km seulement séparent nos deux continents», dit-il.
Tout cet héritage commun, conclut-il, fait que l’Europe et l’Afrique ne peuvent pas s’ignorer.
«Quand des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions fuient les horreurs de la guerre, notre humanité commune commande de les accueillir et de les traiter humainement. Dans le même esprit, quand des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions périssent en Méditerranée, notre même humanité commune commande de tout faire pour sauver leur vie, quel que soit leur statut migratoire», fait-il savoir.
Aux européens, le Président de la République fait comprendre que «la migration n’est pas pour nos pays une fin en soi ».
« Bien au contraire, en quête d’émergence et d’un avenir prospère, nous avons besoin de toutes nos forces et de toutes nos intelligences. Construire cet avenir prospère, donner à nos jeunes des raisons d’espérer, par l’éducation et la formation, par l’emploi et les activités génératrices de revenus, par une croissance soutenue et inclusive, c’est cela notre vocation. C’est cela notre responsabilité », dit-il.
Il invité ses pairs à refuser la stigmatisation, la politique des barricades et du repli sur soi. «Ce n’est pas la voie de l’avenir. La voie de l’avenir, c’est celle de la collaboration et du partenariat. Alors, ensemble, agissons pour un partenariat confiant. Ensemble, agissons pour une migration maîtrisée et apaisée, qui facilite la cohabitation et les échanges », recommande-t-il.