Accueillir les migrants, enterrer les victimes : l’Italie au front
7 août 2015Accueillir les migrants, enterrer les victimes : l’Italie au front
L’Italie accueille actuellement plus de 85 000 migrants dans des centres d’accueil dits temporaires. Il s’agit de différentes structures sous la responsabilité des préfectures. Elles sont gérées par des ONG, laïques ou catholiques, et des coopératives sociales. Elles hébergent essentiellement des candidats à l’asile, dont une majorité de Nigérians et de Maliens. La Sicile est la région qui accueille le plus de migrants (19 % du total) devant la région de Rome, le Latium, et la Lombardie.
L’Italie compte aussi 5 centres de rétention, principalement réservés aux migrants dits « économiques ». Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, en 2014, l’Italie a expulsé 25 000 migrants n’ayant pas le droit à une protection internationale et originaires de pays avec lesquels des accords de réadmission ont été signés.
Une nouvelle vie en France, au Royaume-Uni en Suède ou en Norvège
Les structures d’accueil ne sont pas toutes sous haute surveillance de la police. Ceux qui s’en échappent se dirigent d’abord vers le nord de l’Italie. Puis, ils tentent de rejoindre des pays de l’Europe du Nord, par différents moyens. En témoigne l’exemple de Vintimille et surtout celui de Calais. On relève, par ailleurs, de plus en plus de tentatives de passage en Allemagne, via l’Autriche. Il y a quelques jours, la police allemande a découvert et identifié 147 migrants a bord d’un train Eurocity qui provenait d’Italie. ll faut reconnaître que, jusqu’à présent, les autorités italiennes ont un peu, voire beaucoup fermé les yeux, pour laisser partir ceux qui souhaitent entamer une nouvelle vie, principalement au Royaume-Uni en Suède ou en Norvège.
Un cimetière international des migrants
Des mesures particulières ont été prises pour chaque dépouille récupérée. En principe tous les corps sont soumis à un examen médico-légal. Ils doivent être photographiés, numérotés et leur ADN doit être prélevé, ce qui peut aider à identifier ceux dont on n’a retrouvé aucune pièce d’identité et qui représentent la majorité des cas. Dans le sud de l’Italie, certains maires font tout pour offrir une sépulture digne aux migrants dont la dépouille n’est pas ou ne peut être réclamée par leur famille. Mais en raison du manque de place, c’est de plus en difficile d’où l’importance d’un projet comme celui du leader du Mouvement pour les droits civils, Franco Corbelli. Il veut créer un cimetière international des migrants en Calabre, près du lac de Tarsia et de l’ex-camp d’internement de Ferramonti, pour cultiver le nécessaire sens de la mémoire collective.
RFI
dakaractu