Belgique : Nata Samb Mbacké présente la politique du Sénégal aux journées européennes de développement à Bruxelles
7 juin 2015Belgique : Nata Samb Mbacké présente la politique du Sénégal aux journées européennes de développement à Bruxelles
C’est autour d’un riche panel partagé avec Spyros Amorantis, Directeur de l’Institut de Recherche, Formations et Actions sur les Migrations (IRFAM), Brahim Benhaddou, Directeur de l’asbl « Solidarité Etudiants Tiers-Monde », Paul Dahan psychanalyste, Conservateur du Musée Juif Marocain de Belgique, Mamadou Alpha Diallo, Vice-Président de l’Asbl « Visions Développement du Sud » que l’administratrice du Faise a dégagé les grandes orientations de la politique du gouvernement sénégalais en matière de développement pour ses fils établis à l’extérieur du pays. Ce panel organisé en marge des journées européennes du développement avait pour thème : « Migration et développement : Rôle de la diaspora africaine dans le développement ». En effet, les migrants apportent une contribution non seulement au développement des pays d’accueil où ils vivent et travaillent, mais sont également des acteurs de développement de leurs pays d’origine. Ceci, à travers les envois des moyens financiers, la solidarité avec leurs familles et la réalisation de projets qui s’élèvent dans les pays en développement, selon les projections 2015 à environ 454 milliards de dollars.
Aujourd’hui, de nombreux Africains vivant à l’étranger ont un profond sentiment d’attachement à leur pays d’origine et veulent contribuer à son développement. Pour avoir vécu plus d’une quinzaine d’années aux Etats Unis, Madame Nata Mbacké Samb, prenant la parole, a bien circonscrit le sujet dans un contexte de globalisation où tous les fils du continent et en particulier du Sénégal doivent apporter une pierre à l’édifice. L’administratrice du Faise d’expliquer que si le fonds mis en place 2008 a pris une envergure au niveau des sénégalais de la diaspora, passant de 330 millions à 1 milliard pour les projets localisés au Sénégal, c’est grâce à la vision du chef de l’Etat Macky Sall de soutenir l’émergence du pays. Son idée d’ériger la diaspora comme 15 e région du Sénégal intègre ce viatique, laisse-t-elle entendre.
Selon Nata Mbacké Samb, le budget du Fonds a augmenté en 2014, du fait d’une nouvelle ligne de financement de 1,5 milliard de FCfa qui a été rajouté à ce fonds pour la valorisation de l’entrepreneuriat féminin dans les pays d’accueil. Ce qui ramène les fonds à 2,5 milliards de FCfa. Selon elle, le Faise constitue un instrument pour appuyer les femmes dans les pays d’accueil mais également à commencer un projet de développement au Sénégal, hommes et femmes, en rapport à la croissance économique et aux priorités du gouvernement. L’objectif visé fondamentalement est d’encourager et de soutenir les initiatives de développement des Sénégalais de l’extérieur. Mais, précise-t-elle dans son intervention : « l’immigration est une décision personnelle, le Fonds n’est pas là pour dire aux gens de rentrer, parce qu’on ne peut pas satisfaire tous ceux qui veulent rentrer ». Ce fonds est surtout destiné à aider les sénégalais de l’extérieur à avoir des projets productifs et à s’insérer au Sénégal, dira-t-elle.
Des secteurs cibles….
Les secteurs prioritaires sont l’agriculture, l’agrobusiness, l’élevage, les technologies de l’information et de la communication, le tourisme-industrie culturelle et l’artisanat d’art, textile et confection, produits de la mer et aquaculture. Quant aux secteurs liés au transport, à l’immobilier et au commerce ne sont pas éligibles dans le cadre des financements du Faise, souligne Mme Mbacké. Pour bénéficier de ce Fonds, le promoteur devra démontrer la création de 5 ou 6 emplois, l’impact socio-économique du projet sur le plan local, une demande de financement plafonnée à 15.000.000 FCfa pour un taux d’intérêts équivalent à 6% sur une durée de remboursement de cinq années. Il n’y a pas de discrimination dans ce fonds, note madame Samb. Même les étudiants peuvent bénéficier de ce fonds.
D’ailleurs, récemment des étudiants ont été financés après leurs études au Canada et aux Etats Unis. Ils gèrent actuellement l’une des plus grandes imprimeries qui fait des impressions en digitale. Ces derniers ont déjà formé de nombreux jeunes sénégalais qui n’ont pas eu besoin de sortir du pays et qui ont su que partir n’est pas toujours la meilleure option possible, renseigne l’administratrice du Faise. Au niveau du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur : « nous avons également une direction de la protection sociale et une direction de l’habitat. Il y a un système mis place par le Gouvernement pour aider les sénégalais à s’insérer dans le tissu social mais aussi économique. Il y a des sénégalais vivant à l’étranger qui ont des compétences et expériences pouvant permettre à leur pays de se développer » souligne-t-elle. In fine, ajoutera-t-elle : « nous voulons que les sénégalais utilisent cet instrument par exemple chez les jeunes qui sont des compétences dans les Technologies de l’information et de la communication, en élevage, agriculture etc ».
Au vu des contours innovants du Faise, Madame Nata Mbacké Samb a apporté des réponses limpides aux pertinentes questions posées sur divers volets du Fonds par les nombreux participants venus de tous les continents.
Jamil Thiam
Correspondant Permanent- Bruxelles
www.leral.net