Migration: De nouvelles approches Africaines dans le cadre des recherches sur la migration et développement en Afrique.
29 mai 2015Migration: De nouvelles approches Africaines dans le cadre des recherches sur la migration et développement en Afrique.
Je pars de la constatation que les approches jusqu’ici dominantes ont sans doute omis de fournir les comptes-rendus sur la question des migrations, qui auraient permis de mieux comprendre le changement social, en Afrique, et les relations qui en découlent. La perspective que je propose est la suivante : la migration ne doit pas être comprise à peine comme le déplacement de personnes à travers un espace donné, mais aussi et surtout des déplacements, des espaces eux-mêmes, des processus de transformation ou des dynamiques qui affectent les relations sociales, les idées, les savoirs, les visions, et les langages dans des configurations locales et trans-locales à travers le monde. En ce sens, je parle «de la planète en mouvement» pour attirer l’attention sur la délocalisation des relations sociales, des cadres de vie et des visions du monde qui ont lieu chaque fois que des gens se déplacent dans un espace donné. Mon objectif est, donc, de développer de nouvelles voies de compréhension et de réflexion sur la migration qui permettrait de fixer les mouvements migratoires dans les contextes sociaux qui les rendent possible, les limitent ou encore qui les transforment. Je me concentre sur la migration volontaire, même si, bien entendu, la distinction entre migration forcée et migration volontaire peut dépendre, du regard porté par celui qui observe.
La nature de la migration
De nos jours, la nature de la migration suggère – alors que la perspective traditionnelle portant sur les déplacements dans le temps demeure centrale pour penser la migration comme un phénomène social – qu’il existe une autre dimension qui mériterait une plus grande attention. Cette dimension concerne la transformation sociale que la migration implique des contextes d’où les migrants sont originaires, mais également l’impact que celle-ci a sur la société qui les accueille. En d’autres termes, il existe un sens dans lequel la migration comme mouvement dans le temps est intégrée dans un mouvement plus vaste de l’espace lui-même, conçue comme un cadre de vie des villages ou d’autres lieux tels que des économies locales, des quartiers et la sphère publique à travers lesquels les migrants réclament une allégeance affective. Autrement dit, la migration est beaucoup plus qu’un simple mouvement à travers l’espace. Il y a une transformation sociale d’une nature plus profonde que les vieux débats n’ont jamais pu prendre suffisamment en compte. La migration n’est pas simplement une réponse aux difficultés économiques, à l‘instabilité politique et aux attentes culturelles rencontrées.
Les flux actuels dans le monde :
De nos jours, la France se situe en deuxième position en Europe pour l’accueil des migrants africains derrière la Grande-Bretagne. Les migrants tendent désormais à délaisser l’ancienne métropole coloniale pour se destiner vers les pays du pourtour de la Méditerranée (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, la Turquie) et plus d’un tiers partent vers les Etats-Unis. Ces nouvelles stratégies migratoires orientent les flux migratoires actuels dont les caractéristiques évoluent. Une des particularités de ces migrations réside dans le souci d’organisation collective en vue (Associations), de participer au développement du pays d’origine, soit par transferts de fonds, soit en portant des projets correspondant aux besoins du pays. Quelle est aujourd’hui la vitalité de ce développement ? Les migrants sont-ils considérés comme des acteurs à part entière aux côtés des collectivités territoriales des pays d’accueil, et des associations ?