Le reporter italien Giampaolo Musumeci est coauteur avec Andrea di Nicola de Trafiquants d’hommes (Liana Levi). Pendant deux ans d’enquête, ils ont sillonné les routes de l’immigration clandestine pour rencontrer une dizaine de trafiquants et de passeurs afin de comprendre ce système tentaculaire qui génère entre 3 et 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an.
LE FIGARO. – Pourquoi avez-vous surnommé le trafic de migrants «la plus grande et la plus impitoyable agence de voyage» du monde?
Giampaolo MUSUMECI. – Ces réseaux offrent un service de voyages, la plupart du temps illégal, parfois très cher, par différents moyens de transports et avec divers points d’arrivée… Les migrants eux-mêmes parlent du trafiquant comme de leur «agent», qui leur a fourni un «service». Peu à peu, on a réalisé que toutes les caractéristiques d’une agence de voyages étaient réunies, la dimension criminelle en plus.
Votre livre dénonce beaucoup de clichés sur l’immigration clandestine, …