La Gambie se dit prête à accueillir les migrants Rohingya
21 mai 2015La Gambie s’est déclarée mercredi prête à accueillir tous les migrants rohingya, de confession musulmane, fuyant par bateaux la misère et la persécution en Birmanie et souvent abandonnés en mer par les passeurs ou refoulés par des pays d’Asie du Sud-Est.
Environ 3.000 d’entre eux ont pu rallier l’Indonésie, la Thaïlande ou la Malaisie après des jours d’errance en bateau, mais 2.000 d’entre eux, selon les Nations unies seraient retenus en mer par des passeurs au large de la Birmanie.
Dans un communiqué diffusé à Banjul, le gouvernement gambien a invité les pays d’Asie du Sud-Est à envoyer vers les côtes gambiennes ces migrants qu’ils refoulent, en se disant prêt à construire pour eux des camps de réfugiés si la communauté internationale veut bien l’y aider.
La Gambie petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique, « note avec une vive préoccupation les conditions inhumaines des Rohingya de Myanmar (Birmanie), particulièrement ceux identifiés comme des boat people, qui dérivent actuellement en mer au large des côtes de la Malaisie et de l’Indonésie », selon le communiqué.
« En tant qu’êtres humains, plus encore, de la même religion musulmane, c’est un devoir sacré d’aider à soulager les difficultés et indicibles souffrances auxquelles sont confrontés » ses semblables, a expliqué le gouvernement.
Il a invité la communauté internationale à envoyer en Gambie des tentes, lits et accessoires de couchage ainsi que des médicaments essentiels pour l’aider à mettre en place des « camps habitables avec des conditions sanitaires décentes » pour accueillir les migrants.
Cette annonce de Banjul tranche avec de récents propos du président gambien Yahya Jammeh qui, dans des déclaration publique 14 mai, a imputé aux familles de migrants africains tentant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Europe la responsabilité de la mort de nombre d’entre eux dans les récents naufrages.
« Des gens dans ce pays (la Gambie) paieraient pour que leurs fils et filles aillent mourir en Méditerranée. Certains parents ne se soucient guère de la manière dont leurs enfants gagnent leur vie en Europe.
Tout ce qui les intéresse, c’est l’argent qu’ils leur envoient », avait dit M. Jammeh. Quelque 1.800 personnes sont mortes dans des naufrages en Méditerranée depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), dont des centaines de Gambiens, Sénégalais et Maliens, mais aussi d’Erythréens et de Somaliens.
AFP via seneplus.com