Le souverain pontife compte faire transférer de Chypre vers l’Italie 50 migrants, a annoncé, jeudi, le président chypriote qui a rencontré le pape François, en visite à Nicosie. Les détails de ce transfert n’ont pas été précisés par le Vatican. Le pape a entamé jeudi un voyage de quatre jours à Chypre et en Grèce.
Cinquante migrants, actuellement à Chypre, vont être transférés en Italie par le pape François, a annoncé, jeudi 2 décembre, le président chypriote Nicos Anastasiades. Le Vatican n’a pas confirmé cette annonce, ni donné de précision sur les modalités d’arrivée des personnes.
Le souverain pontife a entamé jeudi une visite à Chypre – puis en Grèce – au moment où le pays, membre de l’Union européenne, fait face à une importante crise migratoire. À travers ce voyage – son 35e à l’étranger depuis son élection en 2013 – le pape entend braquer à nouveau les regards sur la question migratoire, enjeu majeur à Chypre et dans la région. Il a de nouveau mis en garde le continent européen contre « les murs de la peur » et les « intérêts nationalistes », et a réclamé « ‘l’unité ». Selon lui, « la présence de plusieurs de nos frères et sœurs migrants » a fait de l’île « un véritable point de rencontre entre différentes ethnies et cultures ».
La République de Chypre dit enregistrer le plus grand nombre de primo-demandeurs d’asile en Europe et affirme que quelque 10 000 exilés en situation irrégulière sont arrivés au cours des dix premiers mois de l’année, la plupart depuis le nord de l’île.
Les conditions de vie des migrants à Chypre sont jugées très difficiles par les ONG du pays, notamment à Pournara, principal centre d’accueil de l’île où s’entassent des centaines de personnes dans l’attente de l’examen de leur dossier d’asile.
Appel à la fraternité
Vendredi matin, le pape a donné une messe dans le stade de Nicosie devant quelque 7 000 personnes. Parmi elles, des membres de la communauté catholique latine de Chypre, composée d’environ 25 000 membres, aujourd’hui majoritairement des travailleurs immigrés asiatiques et des réfugiés africains.
Le souverain pontife a appelé à renouveler la « fraternité » face « à nos propres obscurités et aux défis auxquels nous sommes confrontés dans l’Église et dans la société ». « Si nous ne nous rassemblons pas, nous ne dialoguons pas, si nous ne marchons pas ensemble, nous ne pourrons pas guérir pleinement de nos aveuglements », a-t-il lancé en italien, sous un grand ciel bleu, en présence du président chypriote Nicos Anastasiades et d’un important dispositif de sécurité.
Lui-même issu d’une famille de migrants italiens installés en Argentine, François n’a de cesse de prôner l’accueil des milliers de « frères et sœurs », sans distinguer la religion, ou le statut de réfugié ou d’exilé économique.
Vendredi après-midi, il présidera une prière œcuménique avec des migrants dans une église située près de la zone tampon administrée par l’ONU.
