Carte interactive : où sont les plus grands camps de réfugiés en Afrique ?

Carte interactive : où sont les plus grands camps de réfugiés en Afrique ?

22 octobre 2021 Non Par Fatou Kane

Ils font la taille d’une grande ville et restent pourtant bien souvent introuvables sur une carte : les camps de réfugiés en Afrique abritent des centaines de milliers de migrants ayant fui leur pays pour diverses raisons. Loin de penser à venir en Europe, ils s’installent dans ces camps, pour quelques mois ou parfois pour la vie.

L’Ouganda demeure à ce jour le pays accueillant le plus de réfugiés en Afrique avec 1,15 million de personnes. Pour autant, “la population recensée dans chaque camp individuellement ne coïncide pas réellement avec la hiérarchie des pays accueillant le plus de réfugiés”, précise le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à InfoMigrants. En clair, certains pays comptent de gigantesques camps de réfugiés, mais pas le plus grand nombre de réfugiés sur leur sol. À l’inverse, d’autres pays recensent un nombre très important de réfugiés mais ces derniers sont répartis dans une multitude de camps de moindre taille. 

Ainsi, bien que l’Éthiopie compte plus de 900 000 réfugiés, ses camps ne sont pas les plus grands. « Par exemple, la région de Malkadida dénombre 218 000 réfugiés somaliens, mais ils sont répartis sur 5 camps”, explique le HCR.

Au Tchad, le camp le plus important accueille 141 000 réfugiés soudanais, principalement du Darfour. Mais trois autres camps dans la même région font grimper à 330 000 le nombre de réfugiés.

Migrations subsahariennes : pas de « ruée vers l’Europe » en 2050 selon une étude de l’Ined

L’Afrique subsaharienne, appelée selon l’Onu à abriter 22% de la population mondiale d’ici 2050, est loin de représenter un risque de « submersion » migratoire en Europe, selon une étude publiée mercredi par l’Ined.

Combien de migrants afflueront en Europe en 2050 et vers quelles destinations ? Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée mercredi 12 septembre, réalisée par le démographe François Héran, conclut que le scénario d’une Europe peuplée à 25 % d’immigrés subsahariens en 2050 relève du fantasme. L’ordre de grandeur le plus réaliste est cinq fois moindre, selon le chercheur français.

L’Europe et le spectre des migrations subsahariennes

« Pas une anomalie menaçante »

Certes, le scientifique rappelle dans un premier temps que l’Afrique subsaharienne va connaître une envolée démographique et verra sa population passer de 970 millions d’habitants aujourd’hui, à 2,2 milliards, représentant 22 % de la population mondiale d’ici 2050.

Mais l’auteur de l’étude tord ensuite le cou à l’idée selon laquelle un afflux migratoire vers l’Europe serait proportionnelle à cette croissance. D’abord, parce que « l’Afrique subsaharienne émigre peu, en raison même de sa pauvreté », note l’Ined, et « lorsqu’elle émigre, c’est à 70 % dans un autre pays subsaharien et à 15 % seulement en Europe, le reste se répartissant entre les pays du Golfe et l’Amérique du Nord ».

Pas d’ « invasion » en vue

Selon la « matrice » des migrations bâtie depuis quinze ans par la Banque mondiale, l’OCDE et le FMI, croisée avec les projections démographiques de l’ONU, les immigrés subsahariens de première génération pourraient avoisiner en France 3 % de la population d’ici 2050 contre 1,5 % aujourd’hui.

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, où les immigrés subsahariens représentent en moyenne aujourd’hui 0,4 % de la population, ils pourraient voir leur part passer à 2,4 % en 2050. « C’est une hausse importante. Mais 2,4 %, cela ne permet en aucun cas de parler d »invasion’, même en ajoutant la seconde génération », note l’Ined. La migration subsaharienne « n’est pas une anomalie menaçante mais une forme ordinaire de la mobilité humaine », indique François Héran.

« Par ailleurs, agiter le spectre d’une « ruée » de l’Afrique qui ruinerait la protection sociale de l’Europe, c’est oublier que les migrants sont aussi des producteurs, des consommateurs, des contribuables et des cotisants », s’autorise à penser le sociologue.

Emmanuel Macron séduit par les projections de Smith

Une étude qui va à rebours de certaines thèses avancées, notamment par l’écrivain Stephen Smith. Dans son livre La Ruée vers l’Europe (Grasset), l’ancien journaliste et désormais professeur d’études africaines à l’université Duke, aux États-Unis, avance qu’en 2050, les 2,5 milliards de jeunes Africains seront tentés de « partir en masse à la recherche de meilleures chances de vie ». « Je dis en substance que, comme chaque famille européenne avait naguère un oncle d’Amérique, chaque famille africaine aura dans deux générations un neveu ou une nièce d’Europe », explique-t-il dans un article publié dans Jeune Afrique, paru le 6 mars 2018.

Ce scénario a été repris au plus haut sommet de l’État puisque Emmanuel Macron a indiqué le 16 avril dernier que cet ouvrage décrivait « formidablement » la menace d’une jeunesse africaine n’attendant qu’un « go » pour se ruer vers l’Europe