Selon l’Organisation internationale des migrations, Alger a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de personnes originaires d’Afrique de l’Ouest et centrale. Plus de 1 200 migrants ouest-africains, parmi lesquels des Nigériens, ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger depuis l’annonce de la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays le 14 juillet, a indiqué l’Organisation internationale des migrations (OIM).
« Le 18 juillet, un convoi officiel de 515 rapatriés nigériens est arrivé d’Algérie. Le 16 juillet déjà, 752 migrants originaires d’Afrique de l’Ouest sont arrivés à pied à Assamaka, ville [nigérienne] la plus proche de la frontière algérienne », a précisé lundi 26 juillet sur sa page Facebook le bureau de l’OIM au Niger. « Après leur dangereux et éprouvant périple », les migrants « ont tous reçu des biens non alimentaires [kits d’hygiène, couvertures, nattes] grâce au financement du ministère de l’intérieur italien », selon le texte.
L’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique de l’Ouest et centrale, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de subsister en Algérie, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe.
Des ONG algériennes et internationales ont souvent accusé les autorités algériennes d’arrêter arbitrairement et d’expulser collectivement des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, parfois en les abandonnant sans eau ni nourriture en plein désert. L’Algérie, qui ne dispose pas de législation en matière d’asile, dément régulièrement ces accusations, dénonçant une « campagne malveillante ».
La réouverture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Niger, fermée pendant seize mois en raison de la pandémie de Covid-19, pour faciliter les échanges bilatéraux a été annoncée le 14 juillet par le président algérien Abdelamadjid Tebboune lors d’une visite de son homologue nigérien Mohamed Bazoum.