Dans le nord de Paris, ouverture d’une halte pour migrantes sans-abri

Dans le nord de Paris, ouverture d’une halte pour migrantes sans-abri

5 janvier 2021 Non Par Fatou Kane

L’objectif est de « permettre aux femmes de se reposer et d’être accompagnées pour trouver une solution d’hébergement pérenne », souligne Emmaüs Solidarité qui gère ce lieu d’une capacité de 17 lits, ouvert en décembre dans la mairie du 18e arrondissement.

Il s’agit de la seule halte pour les femmes dans le nord de Paris : 17 places d’hébergement ont été ouvertes le 22 décembre au coeur de la mairie du 18e arrondissement de la capitale. Gérée par Emmaüs Solidarité en partenariat avec l’ADSF (Agir pour la santé des femmes), cette nouvelle halte de nuit doit « permettre aux femmes de se reposer et d’être accompagnées pour trouver une solution d’hébergement pérenne », souligne l’association. Il est également possible de se restaurer sur place et de prendre une douche. 

Niché au sein des locaux de la mairie du 18e (1 place Jules-Joffrin), cet accueil aménagé et rénové aux frais de la municipalité est ouvert sept jours sur sept, de 20 heures à 8 heures. Il n’est toutefois pas possible de s’y rendre seule, les 17 places sont attribuées chaque jour « après orientation par le SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation du Samusocial), par l’association Agir pour la santé des femmes, ADSF ou pendant des maraudes », précise Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité, joint par InfoMigrants.

Selon le dernier décompte effectué fin janvier 2020 dans le cadre de la Nuit de la solidarité, quelque 3 600 personnes dorment dans les rues de la capitale, dont 12% de femmes. « Il existe plusieurs haltes pour hommes, nous gérons notamment celle de l’Agora dans le 1er arrondissement. Pour femmes, on a quelques centres d’hébergement d’urgence, mais il n’y avait aucune halte de nuit dans le nord de Paris. Cela répond à un vrai besoin urgent », poursuit Bruno Morel. 

Un réseau de structures pour femmes

Depuis un mois, Emmaüs Solidarité redouble d’efforts pour l’hébergement des sans-abri de la capitale. En plus de la halte pour femmes, une structure similaire pour hommes ainsi qu’un centre d’hébergement ont vu le jour dans le bois de Vincennes. Un ancien hôtel et une auberge de jeunesse ont aussi été réquisitionnés à destination de tous les publics à la rue, hommes et femmes confondus. 

Une « maison régionale des femmes » située rue Lebouteux dans le 17e arrondissement a également été inaugurée fin novembre par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. Géré par l’association Aurore, ce centre d’hébergement d’urgence pourra, à terme, accueillir 95 femmes, chacune pour une durée de 18 mois.>

Ces dernières années, un véritable réseau de structures dédiées aux femmes a commencé à voir le jour en région parisienne. Depuis décembre 2018, l’Hôtel de Ville de Paris a notamment ouvert dans ses locaux une halte pour femmes orientées par les services sociaux ou le 115. Une cinquantaine de femmes peuvent y dormir, et 75 y être accueillies en journée. Une autre halte a ensuite été ouverte dans la mairie du 5e arrondissement, ainsi que la Cité des dames, gérée par l’Armée du salut dans le 13e arrondissement, ou encore « L’espace femmes » Charonne (10e) qui accueille en journée un public féminin en grande difficulté.